Vaccination : les ados passent trop souvent leur tour

Mobilisation nationale autour de la vaccination des adolescents et jeunes adultes, du 21 au 27 avril 2012. Seul un adolescent sur trois reçoit l'ensemble des vaccins recommandés. C'est le constat que dresse une étude récemment menée par une société spécialisée. Un laxisme qui n'est pas sans conséquence sur la santé publique.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Vaccination : les ados passent trop souvent leur tour

Une situation vaccinale insatisfaisante

Pour leurs "grands" adolescents, les parents pensent moins à la vaccination, qu'ils associent plus facilement à l'enfance. Les adolescents, eux, se sentent peu concernés par le sujet. Ils ont tendance à vivre "dans le présent", sont peu réceptifs aux messages de santé publique, et ne voient pas l'intérêt de se vacciner contre des maladies qui leur semblent abstraites. A tort, bien sûr, car cet intérêt est double : la vaccination protège aussi les autres.

Une situation vaccinale insatisfaisante

Si la couverture vaccinale est meilleure pour les vaccins obligatoires et les plus anciens, elle reste globalement insuffisante. Ainsi, 85,3 % des 11-13 ans ont reçu le schéma complet de six doses de DTP (diphtérie, tétanos, polio). Les adolescents de 15 ans sont 86 % à avoir reçu les deux doses de vaccin ROR (rougeole, oreillons, rubéole) recommandées. Et la vaccination contre la coqueluche ne couvre que 73 % des jeunes entre 13 et 15 ans (deuxième rappel), au lieu des 95 % nécessaires.

Quant à la vaccination contre le papillomavirus, il y a, là aussi, des progrès à faire : seulement 39 % des jeunes filles qui avaient 14 ans début 2011 ont débuté un schéma vaccinal avant la fin 2011.

Des répercussions sur la santé publique

Cette mauvaise couverture vaccinale n'est pas sans conséquence. La très médiatisée recrudescence de la rougeole est une criante illustration : près de 15 000 cas ont été enregistrés en 2011, contre 40 en 2008… Et depuis le 1er janvier 2012, 228 cas ont été notifiés (dont 8 pneumopathies graves). Près de 50 % des cas enregistrés en 2010 concernaient les 15 ans ou plus, alors que c'est dans cette tranche d'âge que les complications sont les plus fréquentes et les plus sévères.

La coqueluche, si elle est le plus souvent sans gravité chez les adolescents et les adultes, représente un danger réel pour les nourrissons, en particulier chez les enfants de moins de deux ans. Le manque de vaccination des adultes exposent donc très fortement les tout-petits.

Remobilisation nécessaire

Les adolescents ne sont pas contre la vaccination, mais ils la connaissent mal. Il est fondamental de mieux les informer, ainsi que leurs parents. Pour cela, il faut les amener à rencontrer plus souvent les médecins, qu'ils voient statistiquement moins souvent que les enfants ou les adultes : 2 à 3 fois par an (généraliste, dentiste, infirmière scolaire, spécialiste, confondus). De plus, souvent, les médecins qui reçoivent les adolescents en consultation ne disposent pas du carnet du santé.

Le ministère de la Santé a récemment avancé quelques idées pour remédier à la situation : mise en place d'une consultation de prévention obligatoire à l'âge de 13 ans et création d'une carte de santé électronique (sur le modèle de la carte Vitale) comportant le statut vaccinal de l'adolescent, pour assurer la transmission des informations.

A consulter : Le guide pratique complet de la vaccination (PDF)

En savoir plus

  • Inserm
    Vaccins et vaccination, fiche complète.

 

 

Le calendrier vaccinal 2012 de l'adolescent

Recommandations générales :

11-13 ans : vaccination de rappel diphtérie-tétanos-poliomyélite-coqueluche acellulaire ;
14 ans : vaccination des adolescentes contre le papillomavirus (3 injections) ;
16-18 ans : 4e rappel du vaccin diphtérie-tétanos-poliomyélite.

Rattrapage pour les adolescents n'ayant pas été vaccinés ou n'étant pas à jour de leurs vaccinations :

11-15 ans : le vaccin contre l’hépatite B peut être fait avec un schéma classique à 3 injections ou un schéma à 2 injections dosées à 20 microgrammes, selon le schéma 0-6 mois, en absence de risque élevé d'infection ;
11-18 ans (jusqu'à 24 ans) : vaccin contre le méningocoque C, s'il n'a pas été fait avant (1 dose) ;
11-18 ans (jusqu'à 32 ans) : vaccin Rougeole-Oreillons-Rubéole (2 doses au total pour tous ceux nés depuis 1980) ;
15-18 ans (jusqu'à 23 ans) : vaccin contre le papillomavirus pour les adolescentes, s'il n'a pas été fait avant (3 doses), au plus tard dans l'année suivant le début de la vie sexuelle ;
16-18 ans :
rappel du vaccin dTcaPolio (diphtérie-tétanos-coqueluche-polio) des adolescents non vaccinés contre la coqueluche à 11-13 ans.
Vaccination de certaines populations particulières et à risque : vaccins contre la tuberculose (BCG), la grippe, l’hépatite A, le pneumocoque et la varicelle.

A consulter : Le guide pratique complet de la vaccination (PDF)