Un bébé phoque contre la démence

Caresser et dorloter un animal est une forme de thérapie reconnue depuis longtemps. Mais comment permettre à des pensionnaires de maison de retraite d'accéder à ce plaisir sans la contrainte des griffures et des soins quotidiens nécessaires pour un animal de compagnie ? Au Japon, on a trouvé la solution avec Paro, un robot bébé phoque contenant des capteurs. Il peut couiner, plisser les yeux de bonheur et remuer les nageoires quand on le dorlote. Un moment apaisant pour les patients âgés.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Ce robot est actuellement utilisé dans une dizaine de maisons de retraite et de services de gériatrie.
Ce robot est actuellement utilisé dans une dizaine de maisons de retraite et de services de gériatrie.

Avec ses grands yeux et ses petits couinements, ce bébé phoque robotisé réagit sans cesse aux caresses. Utilisé auprès des personnes souffrant de démence, il permet de stimuler la personne âgée et de libérer sa parole. Contrairement à un véritable animal, il n'y a pas de risque de morsures ou de griffures avec ce robot. Truffé de capteurs, il apporte beaucoup plus qu'une simple peluche car il adapte ses mouvements aux réactions autour de lui.

Pour évaluer l'intérêt thérapeutique de son utilisation auprès des résidents, le médecin a observé grâce à un capteur d'activité l'impact des séances en sa compagnie. Le Dr George Pisica-Donose, gériatre, explique les résultats obtenus : "Pour une personne apathique, qui ne bouge pas beaucoup… avec le Paro, cette personne va bouger plus. Il va donc y avoir une augmentation de l'activité. Au contraire pour une personne très active, avec des troubles du comportement, qui déambule… le Paro va permettre une réduction de l'activité". Le robot phoque permet aussi aux personnes âgées de sortir de leur prostration.

Pour traiter les maladies neurodégénératives, il n'existe pas vraiment de médicament. Les soignants sont donc très intéressés par ce type d'outil comme le confirme le Dr George Pisica-Donose : "Avec ce type d'intervention non médicamenteuse, on ne peut pas guérir mais on peut apporter du bien-être, on peut apporter de la qualité de vie à ces personnes. Et c'est le plus important par rapport à leur projet de vie". Malheureusement il n'est pas prêt d'être adopté dans toutes les maisons de retraite puisque cette technologie coûte plus de 5.000 euros.

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