Respecter les prescriptions permettrait 9,3 milliards d'économie par an

Un meilleur respect des prescriptions médicales par les patients atteints de six pathologies chroniques permettrait de réaliser "au moins 9 milliards d'euros d'économies en une année", selon une enquête menée par le cabinet spécialisé en santé IMS Health. Une bonne observance permettrait également d'éloigner bon nombre de complications chez le patient.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
Pourquoi faut-il bien prendre ses médicaments ? Reportage du 13 novembre 2014
Pourquoi faut-il bien prendre ses médicaments ? Reportage du 13 novembre 2014

Hypertension artérielle, insuffisance cardiaque, asthme, diabète de type 2, ostéoporose, excès de cholestérol : en France, ces six pathologies représentent environ 25% des dépenses de médicaments.

Selon une enquête réalisée pendant douze mois auprès de 6.400 pharmacies (soit un peu plus du quart des pharmacies françaises), une majorité de patients ne suivent pas leurs traitements correctement, s'exposant ainsi à des complications graves.

D'après les résultats de l'étude, l'observance des traitements atteint seulement 13% dans le traitement de fond de l'asthme, 36% dans celui de l'insuffisance cardiaque et 37% dans celui du diabète de type 2. Concernant l'hypertension artérielle, seuls 40% des patients suivraient leur traitement correctement. Enfin, l'observance s'élève à 44% dans le traitement de l'excès de cholestérol et à 52% dans celui de l'ostéoporose, une maladie qui conduit à la fragilisation osseuse chez les personnes âgées.

Le coût de la non-observance

Les complications associées à une mauvaise observance des traitements entraînent des coûts de prise en charge élevés. En se limitant à une seule complication par pathologie, généralement la plus fréquente, le cabinet IMS Health(1) a évalué le surcoût généré par la non observance à 9,3 milliards d'euros par an pour ces six pathologies.

"Il s'agit d'une estimation prudente qui ne tient compte que des coût médicaux directs et n'inclut ni la rééducation, ni les arrêts de travail", selon Stéphane Sclison, le directeur de la stratégie d'IMS Health.

Pour la seule hypertension artérielle, le surcoût engendré par les AVC est évalué à 4,4 milliards d'euros sur un an.

Pour arriver à ce chiffre, les auteurs de l'étude se sont basés sur un surrisque d'AVC chez les non-observants "évalué à 4% par la littérature scientifique".

Médicaments non consommés

Interrogé par l'AFP, M. Sclison a précisé que l'observance constatée était basée uniquement sur les prescriptions honorées par les pharmaciens. Elle ne tient pas compte des médicaments achetés mais non consommés par les patients.

Quant aux économies qui pourraient être réalisées, elles doivent être comparées au surcoût engendré par une meilleure observance du traitement (de l'ordre de 3 milliards d'euros pour un taux d'observance de 80%).

Dans une étude publiée en 2012, IMS Health avait déjà estimé qu'un meilleur usage du médicament à l'échelle mondiale permettrait des économies de 500 milliards de dollars (400 milliards d'euros), dont 269 milliards de dollars directement liés à la non observance des traitements.

-----

(1) IMS Health est une société nord-américaine spécialisée dans les études et le conseil destinées aux industriels du médicament et aux acteurs de la santé. L'étude a été réalisée en partenariat avec le Cercle de réflexion de l'industrie pharmaceutique (CRIP), un collectif de dirigeants d'entreprises pharmaceutiques.

Dans le cadre de cette enquête, un patient est considéré comme observant (c'est-à-dire respectant sa prescription médicale) s'il suit son traitement à 80% ou plus dans la durée et en terme de doses.