Psychothérapies : bien sentir son thérapeute ?

Après deux dépressions, j'ai commencé une psychothérapie mais je n'ai pas accroché avec la psy, faut-il persévérer ?

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Les réponses du Dr Alain Braconnier, psychiatre et psychanalyste et du Dr Aurélia Schneider, psychiatre et comportementaliste :

"Je crois beaucoup à l'alliance thérapeutique c'est-à-dire cette alliance qui fait que du côté du patient, il a le sentiment qu'il y a un contact qui s'établit et ce, dès la première fois. Si dès la première fois, le patient pense que le psy ne lui convient pas, c'est déjà une difficulté. Le premier contact est important. S'il n'est pas bon, j'ai plutôt le sentiment qu'il ne faut pas trop insister.

"Les thérapeutes peuvent aussi avoir un mauvais contact avec le patient. Quand on est jeune, on va penser que l'on peut tout faire, que l'on peut aider tout le monde. Mais avec l'expérience, nous-mêmes en tant que thérapeutes, on est probablement plus à l'aise avec certains patients qu'avec d'autres pour des raisons opposées. Soit ils sont trop proches de nous donc on ne va pas avoir cette neutralité ou cette capacité d'écouter l'autre. Cela peut être une amitié, un contexte familial ou une histoire qui est trop proche de la vôtre... À l'inverse quelqu'un qui est trop loin de vous où l'on a le sentiment qu'on ne comprend rien ou que l'on ne va pas y arriver... On n'est pas des gourous, on ne sait pas tout faire. On ne sait pas aider tout le monde. Il s'agit d'un domaine où il faut sentir ce contact.

"En même temps, quand on rentre en contact avec quelqu'un, si on s'aperçoit que c'est un peu compliqué au départ, il est passionnant d'essayer de dépasser ce sentiment. On essaie de voir ce que cela va donner jusqu'à la fin de la consultation. On travaille cette relation difficile. Mais il faut aussi pouvoir dire à un patient que ça peut ne pas bien fonctionner.

"Il ne faut pas accumuler le nombre de rencontres. Aujourd'hui on voit des personnes qui ont déjà eu des thérapies dans le passé, qui sont lassés de la thérapie ou qui ont le sentiment que ça ne marche pas... Je suis toujours attentif à ce que disent les patients. Il n'est pas facile de répéter, de parler des mêmes choses. Il s'agit aussi d'un choix du patient. Le patient doit aussi accepter que ça ne marche pas avec tel ou tel thérapeute. Du coup, il doit être prêt à recommencer même s'il faut reprendre les choses au départ. Il faut laisser cette liberté au patient de choisir ce qui lui convient le mieux. C'est très important dans ce domaine."

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Questions/réponses :

* Les réponses du Dr Alain Braconnier, psychiatre-psychanalyste et du Dr Aurélia Schneider, psychiatre-comportementaliste