Prévenir pour bien vieillir

Passé le cap de la cinquantaine, les premiers signes de la vieillesse apparaissent et laissent entrevoir les fragilités à venir : douleurs chroniques, troubles de l'équilibre, affaiblissement musculaire ou encore problèmes de mémoire et de concentration. Se pose alors la question du "bien vieillir", du maintien de l'autonomie... des notions centrales dans la gériatrie actuelle.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
Prévenir pour bien vieillir

Vieillir en bonne santé

Vieillir, il ne faut pas en faire une maladie
Vieillir, il ne faut pas en faire une maladie

Vivre plus longtemps et en meilleure santé, tout le monde en rêve ! Mais pour cela, il faut repérer les fragilités pour prévenir les accidents et un vieillissement précoce. C'est ce que propose la consultation "Vieillir avec succès" dans le service de gériatrie de l'hôpital Émile Roux en région parisienne. Cette consultation est spécialisée dans le diagnostic précoce des maladies liées à l'âge.

Après un long questionnaire sur la situation sociale du patient et un examen clinique classique, le patient doit passer toute une batterie de tests moteurs pour mesurer sa force musculaire.

Les médecins cherchent ainsi à connaître les capacités de la personne à réagir devant les difficultés de la vieillesse. Il faut donc évaluer les facteurs de vulnérabilité et de fragilité qui apparaissent avec l'âge et qui annoncent des problèmes futurs.

Pour mieux évaluer ses capacités, le patient passe une quinzaine d'examens dans la journée. Prise de sang, électrocardiogramme, tests de marche... rien n'est laissé au hasard et même l'alimentation est scrupuleusement analysée.

En repérant les zones de fragilité mais aussi les points positifs, une prévention peut être mise en place. Cette prévention aidera les personnes âgées à mieux se défendre avant que n'apparaisse handicap ou maladie.

Environ un mois et demi après ces examens, le patient connaît ses résultats. Une prise en charge adaptée lui est alors proposée ce qui lui permettra d'envisager les années futures de façon plus sereine.

Lutter contre la perte de socialisation

Des iPad à l'EHPAD
Des iPad à l'EHPAD

Pour beaucoup de personnes, vieillir, c'est s'isoler, perdre du lien social et ne plus s'intéresser au monde qui les entoure. Les proches sont souvent décédés, les amis se font rares et la famille est parfois éloignée.

Pour lutter contre la perte de socialisation, certains EHPAD proposent des ateliers pour stimuler les échanges entre résidents. Les résidents de l'établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes se réunissent ainsi tous les jours pour des jeux de mémoire en utilisant une tablette numérique, véritable outil pédagogique.

Chaque jeu impose de se concentrer et de faire fonctionner sa mémoire. Et même si le résident ne se souvient pas, ses partenaires peuvent l'aider. Une stimulation de groupe qui fait travailler les cellules grises tout en s'amusant.

Toutefois, se familiariser avec les tablettes numériques reste difficile pour la plupart des résidents qui n'ont pas connu l'informatique et Internet. Chacun fait ce qu'il peut mais pendant ces moments en groupe, les résidents oublient leur isolement. Ils peuvent aussi mesurer leurs capacités à se souvenir, ce qui leur redonne confiance en eux.

Un club de retraités amateurs de pétanque

Après une vie professionnelle bien remplie, certains retraités peinent à trouver des activités pour occuper leurs temps libre. Pourtant, partout en France, il existe des clubs proposant des centaines d’activités différentes, comme la pétanque, par exemple.

La vieillesse, une question toute relative !

Une vaste étude menée par des chercheurs en psychologie de l'université du Michigan aux Etats-Unis s'est penchée sur le caractère très subjectif de cette notion d'âge. Elle distingue en effet l'âge réel de l'âge ressenti.

Certains de nos aînés cassent les codes, détournent les clichés et battent des records. Se creuse alors un vrai décalage entre l'âge réel, biologique, et l'âge ressenti. Et comme le dit le prince Albert II de Monaco, qui a fêté ses 60 ans en mars 2018 : "Quand j'étais jeune, les personnes de 60 ans me paraissaient très âgées et là maintenant que j'y suis… Mais, dans ma tête, je me situe entre 15 et 45 ans".

Pour comprendre cette différence de perception, une étude américaine a sondé 200.000 personnes entre 10 et 89 ans avec une question : à partir de quel âge est-on vieux ? La réponse dépend en fait de l'âge que l'on a. À 20 ans, les sondés estiment que l'on est vieux à partir de 61 ans. Avec l'avancée en âge, le discours change radicalement car les personnes de 60 ans ont l'impression d'en avoir seulement 48. Il faut attendre 80 ans pour que l'âge réel et l'âge ressenti physiquement et psychologiquement soient en phase.

Globalement, c'est grâce à l'accent mis sur la prévention et à l'importance de l'hygiène de vie que les seniors se sentent plus jeunes. Mention spéciale aussi aux relations que l'on cultive car elles resteront encore et toujours sources de jeunesse.