Mélatonine : découverte du récepteur de l'hormone du sommeil dans le cerveau

Des chercheurs canadiens ont découvert le récepteur de la mélatonine dans le cerveau, qui favorise le sommeil profond. Cette avancée permet d’espérer la mise au point d’un nouveau traitement contre l’insomnie.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Mélatonine : découverte du récepteur de l'hormone du sommeil dans le cerveau

A l'origine de cette découverte, on trouve la mélatonine, plus connue sous le nom d’hormone du sommeil. La mélatonine est naturellement sécrétée la nuit par notre corps, et plus précisément par la glande pinéale située dans notre cerveau. C'est elle qui, en l'absence de lumière, permet à notre corps de se synchroniser avec les rythmes biologiques du jour et de la nuit.

Au cours d'une nuit moyenne de sommeil, le sommeil profond occupe environ 100 minutes. Il s'agit de phase la plus importante du sommeil, car c'est pendant le sommeil profond qu'ont lieu les divisions cellulaires et la production de l'hormone de croissance.

Mais au fil des années, notre taux de mélatonine devient irrégulier et chute. Plus nous vieillissons, plus la glande pinéale se détériore et perd les cellules qui produisent l'hormone du sommeil. Vers l'âge de 60 ans, nous ne produisons plus que la moitié de la quantité de mélatonine que nous produisions à l’âge de 20 ans !

Vers un nouveau traitement contre l’insomnie ?

Des chercheurs de l'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) ont découvert le rôle d'un récepteur cérébral MT2 dans le sommeil profond. Lorsque ce récepteur est activé par la mélatonine, le sommeil est favorisé.  "La précision du rôle des MT2 de la mélatonine représente une percée scientifique importante qui les placent comme nouvelle cible prometteuse pour de futurs traitements de l'insomnie. Cette découverte explique également l'effet hypnotique et peu concluant des comprimés de mélatonine en vente sans ordonnance, qui agissent sur les deux récepteurs aux effets opposés", décrypte Gabriella Gobbi, psychiatre.

Dans leur étude, publiée dans The Journal of Neuroscience, les chercheurs canadiens font part de la mise au point d'une substance (UCM 765) qui, chez le rat et la souris, active spécifiquement ce récepteur et augmente les phases de sommeil profond. "Cette nouvelle médication, contrairement aux traitements traditionnels pour l'insomnie, augmente le sommeil profond sans détruire ''l'architecture'' du sommeil", précise Gabriella Gobbi. C'est-à-dire qu'elle conserve les mêmes épisodes de sommeil paradoxal."

Le directeur de l'Institut de recherche du CUSM, le Dr Vassilios Papadopoulos, conclut que "le développement de cette pharmacologie (…) représente une avancée majeure dans le développement de nos compétences à gérer ce problème de santé publique commun à de nombreux pays."

Source : "Les secrets de l'hormone du sommeil révélée par des chercheurs", Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), 14 décembre 2011.

 

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