Masturbation féminine : sous le regard de son partenaire ?

Je n'ose pas me masturber devant mon mari, comment faire pour se libérer ?

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

Les réponses avec Nathalie Giraud, sexothérapeute et fondatrice d'un site de vente d'objets coquins et Catherine Blanc, psychanalyste-sexologue :

"Il n'y a pas de normalité ou d'anormalité. Si c'est un désir qui est exprimé, il y plusieurs façons de s'y prendre. Elle peut très bien commencer par bander les yeux de son partenaire et s'autoriser à se caresser devant son partenaire qui a les yeux bandés. Il peut toucher mais il ne voit pas. C'est une première étape pour passer au delà de cette gène que cette femme peut avoir. Après il n'y a pas d'obligation à le faire, sauf qu'elle en a exprimé le désir. Cela peut aussi se faire avec une lumière toute douce ou être autre chose que passer tout de suite à la caresse génitale comme une danse érotique. Il n'y a pas de raison de brûler les étapes et qu'on peut le faire petit à petit.

"Il n'y a pas de culpabilité à le faire dans le sens où ce n'est pas parce qu'on fait l'amour avec quelqu'un d'autre que ce corps appartient à l'autre. Il reste la propriété de la femme qui a le droit de l'explorer, de le découvrir ou de le mettre en scène.

"Il y a vraiment des choses différentes. Je vois qu'on en parle beaucoup mais que comme on en parle beaucoup, on s'interroge sur la normalité avec le sentiment d'être anormal. Notamment les jeunes générations le font comme un rituel un peu obligatoire. La fellation est entrée de façon assez naturelle dans certaines générations alors que d'autres la voient comme l'extravagance la plus importante. Les gens en parlent, les gens s'interrogent avec toujours un mix de culpabilité si c'est trop important, l'idée que c'est épouvantable quand c'est pour combler l'absence d'un homme dans une vie... Les gens se cherchent et les femmes se cherchent.

"Dans toute démocratisation, il y a une libération et une aliénation. Cela se fait dans des systèmes contradictoires. Dès qu'on avance dans une meilleure connaissance de soi, dès qu'on avance vers un certain épanouissement, il y a tout de suite un revers qui tire vers un autre type de culpabilité.

"Plus on avance, plus on se pose la question de ce qu'on arrive pas à faire. Si on est tous inhibé, on ne se pose pas la question de nos difficultés. Si par contre on parle de libération et de possibilité, cela pose la question à chacun d'entre nous de la capacité.

"A ce moment-là, on se compare à ce que disent les magazines féminins surtout et on arrive à une sorte de diktat."

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Questions/réponses :

* Les réponses avec Catherine Blanc, psychanalyste-sexologue et Nathalie Giraud, sexothérapeute et fondatrice d'un site de vente d'objets coquins