L'avortement reste un droit, protégeons-le !

"L'avortement est un droit et c'est moi qui choisis" : c'est avec ce slogan que le Planning familial lance sa nouvelle campagne pour "déstigmatiser l'avortement".

La rédaction d'Allo Docteurs
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''L'avortement est un droit et c'est moi qui choisis'' - Entretien en vidéo avec Marie-Pierre Martinet, secrétaire générale du Planning familial
''L'avortement est un droit et c'est moi qui choisis'' - Entretien en vidéo avec Marie-Pierre Martinet, secrétaire générale du Planning familial

Avec cette nouvelle campagne, le Planning familial réaffirme le "droit essentiel" des femmes à interrompre leur grossesse. "Dans le contexte idéologique européen et français actuel, il nous semblait important de rappeler que l'avortement est un droit", explique Danielle Gaudry, responsable de la commission avortement du Planning familial.

Chaque année en France, plus de 220.000 femmes avortent, mais l'accès à ce droit est souvent semé d'embûches. La majeure partie de ces femmes passe par Internet pour s'informer sur les démarches à suivre. Elles sont alors confrontées à des sites Internet dissuasifs et culpabilisants, qui portent atteinte à leur liberté, souvent bien référencés sur les moteurs de recherche. Pour dissiper la stigmatisation autour de l'IVG, le Planning familial lance un nouveau site (ivg.planning-familial.org), le 8 avril 2014.

Un questionnaire (qui passe en revue le profil, le choix de la méthode ou encore les difficultés rencontrées lors de la prise en charge) est mis à disposition des visiteurs. Les femmes qui ont eu recours à une IVG, ainsi que leurs proches ou des professionnels, peuvent témoigner de la réalité de la pratique. Les réponses seront compilées dans un document publié d'ici à un an, a expliqué à l'AFP Danielle Gaudry, responsable de la commission avortement du planning.

Cette campagne s'adresse également aux professionnels de santé, aux cabinets médicaux ou encore aux PMI. Les auteurs de la campagne encouragent les femmes à consulter leurs médecins. "De nombreuses femmes préfèrent taire leur souhait d'avorter, or elles gagneraient souvent du temps à s'adresser aux professionnels qu'elles connaissent", a souligne Danielle Gaudry.

Un site internet institutionnel dédié à l'information à l'avortement (www.ivg.gouv.fr) a été lancé le 28 septembre 2013, en réponse à un nombre croissant de sites diffusant des informations "mensongères ou orientées" sur le sujet.

Au mois de janvier 2014, l'Assemblée nationale a adopté en première lecture un article controversé confortant le droit à l'IVG. Dans le texte original, seule une femme enceinte "dans une situation de détresse" pouvait recourir à une interruption volontaire de grossesse. La formule jugée obsolète a été supprimée.

À la veille du quarantième anniversaire de la loi Veil, le droit à l'avortement continue d'enflammer les débats. Dans un pays où environ une femme sur trois a recours à un avortement au cours de sa vie, l'accès à l'IVG reste difficile et le sujet encore tabou.

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