Interdiction du Primpéran® : et les femmes enceintes ?

Le Primpéran®, médicament très prescrit contre les nausées et les vomissements, est désormais contre-indiqué aux moins de 18 ans. Cette décision fait suite à la réévaluation du rapport bénéfice/risque de ce médicament par l’Afssaps. Mais qu'en est-il des femmes enceintes ? Vous êtes nombreuses à vous poser la question. Allodocteurs.fr tente de vous apporter quelques éléments de réponses.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
Interdiction du Primpéran® : et les femmes enceintes ?

Plus de Primpéran® aux moins de 18 ans. La décision de l'Afssaps, n'est pas une surprise, elle était attendue depuis le mois d'octobre dernier. 

Le principe actif du Primpéran®, le métoclopramide, présenterait en effet un risque défavorable pour les enfants et les adolescents. Il peut en effet engendrer des troubles neurologiques : des difficultés à parler, des spasmes du visage, des torticolis ou encore des contractions de la mâchoire. Des effets indésirables particulièrement importants chez les plus jeunes. Les formes pédiatriques du Primpéran® vont donc être retirées des pharmacies. Et désormais les notices des formes réservées à l’adulte mentionneront la contre-indication chez l’enfant de moins de 18 ans.

Dangereux pour le foetus ?

Mais qu'en est-il des bébés in utero ? Quel est le risque pour un foetus dont la mère prend du Primpéran®, justement pour pallier les nausées de la grossesse ? La question inquiète de nombreuses futures mamans. Et la réponse n'est pas évidente et embarrasse les spécialistes.

Pour le Pr. François Chast, chef de service de Pharmacologie à l'hôpital Cochin-Hôtel-Dieu, "on voit mal la logique qui consiste à interdire le Primpéran® chez l'enfant, et ne pas l'interdire à la femme enceinte, mais la réalité c'est qu'aucune publication scientifique n'indique l'observation d'un problème chez un nouveau-né dont la maman aurait pris du Primpéran®".

L'explication pourrait être qu'in utéro le foetus serait protégé par le placenta, qui ne laisserait passer qu'une faible part du médicament, mais cela reste à démontrer. Un phénomène similaire pourrait aussi expliquer pourquoi aucun effet secondaire n'a été jusqu'alors recensé chez les nouveaux-nés allaités par une mère prenant du Primpéran®. Il semblerait donc que les futures ou jeunes mamans puissent continuer à suivre leur prescription sans inquiétude.

Cependant des solutions de remplacement existent au cas par cas : le plus simple est d'en parler à votre médecin. 

Pour en savoir plus :