Grands prématurés : la survie s'améliore

L'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) publie les premiers résultats d'une étude menée sur près de 7.000 enfants prématurés. Elle montre une amélioration significative de la survie des grands prématurés depuis ces quinze dernières années.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Entretien avec le Dr Pierre-Yves Ancel, responsable de l'équipe Inserm d'épidémiologie obstétricale, périnatale et pédiatrique
Entretien avec le Dr Pierre-Yves Ancel, responsable de l'équipe Inserm d'épidémiologie obstétricale, périnatale et pédiatrique

La durée moyenne normale d'une grossesse est de 40 semaines. On considère qu'un enfant naît prématurément avant 37 semaines d'aménorrhée (avant le début du neuvième mois de grossesse), la grande prématurité se situant entre 22 semaines (5 mois) et 31-32 semaines (7 mois).

Chaque semaine de grossesse supplémentaire fait toute la différence : ainsi, le taux de survie atteint 99% à 32-34 semaines, 94% à 27-31 semaines, 60% à 25 semaines et moins de 1% avant 24 semaines. Des chiffres qui se sont améliorés depuis la dernière étude de ce genre (1997) grâce à une meilleure prise en charge de ces bébés.

"Comparée à la première étude EPIPAGE, la proportion des enfants ayant survécu sans morbidité sévère a augmenté de 14% pour les prématurés nés entre la 25ème et la 29ème semaine et de 6% pour les enfants nés entre 30 et 31 semaines d'aménorrhée", explique Pierre-Yves Ancel, responsable de l'équipe Inserm d'Epidémiologie obstétricale, périnatale et pédiatrique à l'origine de l'étude. En revanche les enfants prématurés restent à haut risque de complications néonatales, cérébrales, respiratoires et digestives. Les taux de survie, sans pathologie néonatale grave, relevés par l'Inserm sont donc plus faibles. Par exemple, seuls 48% des enfants nés à 26 semaines de grossesse (6 mois) ne sont pas atteints d'une pathologie grave.

Autre bémol : les résultats chez les enfants les plus immatures (avant 25 semaines) ont peu évolué. Ils traduisent une grande incertitude sur le devenir de ces enfants et la prise en charge à proposer.

Selon les chercheurs, les données de cette étude EPIPAGE 2 pourraient permettre de mieux définir les besoins de prise en charge spécifiques pendant l'enfance et de mieux connaître les conséquences de la prématurité.

Source : La survie des enfants grands prématurés en France s'améliore : premiers résultats de l'étude EPIPAGE 2, Inserm, 28 janvier 2015.

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