Glaucome : bientôt un nouveau traitement par collyre ?

Des chercheurs français de l'Institut de la Vision (Inserm, CNRS, UPMC) se sont intéressés pour la première fois aux origines des symptômes du glaucome. Ils ont trouvé le moyen de le traiter.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Près d'une personne sur dix atteintes de cette maladie perdra la vue : le glaucome. Cette maladie fréquente des yeux est la deuxième cause de cécité dans le monde. Elle touche en France pas moins de 800 000 personnes. Quand elle atteint un stade avancé, elle conduit à la destruction irréversible du nerf optique.

Mais pour la première fois, des chercheurs français de l'Institut de la vision (Inserm/ CNRS/ UPMC), ont réussi à préserver la vue chez des rats atteints de glaucomes sévères.

A l'origine du glaucome

Pour comprendre comment ces chercheurs ont procédé, il faut d'abord revoir les effets du glaucome.

Son principal symptôme est une augmentation de la pression de l'œil, c'est-à-dire une trop grande accumulation dans le globe oculaire d'un liquide, l'humeur aqueuse. Si ce liquide s'accumule, c'est parce que sa voie d'évacuation, un petit filtre appelé trabéculum, s'obstrue. A terme, cette hypertension oculaire va agir sur les cellules nerveuses de la rétine, aboutissant à la destruction des petites fibres qui constituent le nerf optique, conduisant à la cécité.

Les traitements actuels par collyres agissent en diminuant la production de ce liquide.

Un nouveau mode d'action : rétablir l'évacuation de l'humeur aqueuse

Pour la première fois, que des chercheurs ont tenté de trouver comment désobstruer le canal de sortie, ce trabéculum. Ils ont constaté chez les rats glaucomateux la présence importante de molécules appelées chimiokines : "Les chimiokines jouent un rôle dans les maladies inflammatoires, spécialement celles de l'oeil. Certaines chimiokines sont augmentées dans le glaucome. Dans des conditions normales, elles protègent le trabéculum, mais dans des conditions pathologiques comme le glaucome, elle deviennent néfastes et provoquent l'inflammation du canal qui filtre l'évacuation de l'humeur aqueuse", explique le Pr. William Rostene, directeur de recherche à l'Inserm et co-auteur de cette étude.

Bientôt un collyre pour l'homme

L'équipe a élaboré un produit pour bloquer les récepteurs à chimiokines chez ces rats atteints de glaucome : leur message n'est alors plus délivré, l'inflammation diminue et le trabéculum va peu à peu se déboucher et retrouver sa fonction d'évacuation de cette humeur aqueuse trop abondante. La pression diminue, les cellules du nerf optique ne sont plus menacées, la vue est donc protégée.

C'est la première fois que l'on trouve le moyen de rétablir, sans intervention chirurgicales, l'évacuation de ce liquide. L'équipe tente à présent de mettre au point une formule de collyre pour l'homme. Il pourrait rejoindre les rayons des pharmacies dans quelques années.

En savoir plus

Sur le site de l'Inserm :

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