Echantillons de SRAS perdus : deux ministres mettent en cause l'Institut Pasteur

2.300 échantillons de SRAS avaient disparu de l'Institut Pasteur en avril 2014. Benoît Hamon et Marisol Touraine soulignent une série de négligences dans la sécurité du laboratoire, dans une note confidentielle, révélée par Mediapart.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Pour l'instant, six personnes sont infectées en France
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En avril 2014, l'Institut Pasteur annonçait avoir perdu plus de deux mille tubes contenant des fragments du coronavirus responsable du SRAS. Une disparition inquiétante même si le directeur général de l'Institut, Christian Bréchot, soulignait que ces tubes n'avaient aucun potentiel infectieux.

Selon le site d'informations Mediapart, Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, et Benoît Hamon, ministre de l'Education nationale et de la Recherche (dont dépend l'Institut Pasteur), ont adressé une note confidentielle aux responsables de l'Institut, en date du 16 avril 2014. Les ministres y énumèrent une série de négligences : "forte probabilité de destruction (des échantillons) non ordonnée par les responsables et sans traçabilité, retard de deux mois dans la transmission de l'information aux autorités compétentes, liste des personnes habilitées non initialement disponible, congélateurs non sécurisés, absence de vidéosurveillance, archives non disponibles le week-end".

Informée le 28 mars 2014, l'Agence nationale de sécurité du médicament (Ansm) a mené une inspection du 8 au 12 avril 2014 qui "n'a pas réussi à déterminer ce qu'il était advenu des souches", a indiqué mardi 20 mai 2014 à l'AFP Gaétan Rudant, directeur de l'inspection à l'Ansm. "Nous avons conclu à un problème de gestion de la traçabilité au sein de l'Institut", a-t-il ajouté, tout en soulignant que pour l'Ansm comme pour l'Institut Pasteur, "il n'est pas acceptable que du matériel biologique soit perdu".

A la mi-avril, le professeur Christian Bréchot avait estimé que les tubes avaient probablement été détruits et "autoclavés" (stérilisés) sans que cela ait été noté.

L'institut avait également porté plainte contre X pour faire toute la lumière sur l'affaire.

Les activités de recherches du laboratoire ont été suspendues par l'Ansm qui a également demandé un nouvel inventaire "tube à tube dans tous les laboratoires de l'Institut Pasteur habilités à manipuler des micro-organismes et toxines ", a précisé Me Rudant. Cet inventaire est toujours en cours.