Cyberdépendance : le jeu est une affaire sérieuse

Accros aux jeux en réseaux, les cyberdépendants vivent en décalage et à côté du monde réel. Quand le jeu n'est plus un plaisir, mais une addiction, et que l'ordinateur devient un refuge, il y a danger.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

C'est avec le soutien d'un psychologue que le joueur pourra retrouver sa liberté et se détacher du monde virtuel.

Un phénomène qui pourrait bien s'accentuer avec l'ouverture du marché des jeux d'argent en ligne. Les médecins spécialistes de l'addiction redoutent en effet des conséquences sérieuses sur les joueurs les plus fragiles et un afflux de joueurs pathologiques en consultation.

Une étude publiée dans la revue américaine Archives of Pediatric and Adolescent Medicine (juillet 2010) révèle par ailleurs que les adolescents "dépendants" à Internet sont deux fois et demi plus susceptibles d'être en proie à la dépression que leurs congénères surfant sur le web d'une manière normale et contrôlée.

Pour réaliser cette étude, 1 041 adolescents de la province de Guangzhou, dans le sud de la Chine, ont été interrogés sur leur utilisation d'Internet. Les chercheurs voulaient en particulier identifier les usages pathologiques de la toile et traquaient les signes d'anxiété et de dépression.

La vaste majorité des ados - plus de 940 - surfaient sur le web de manière normale mais 62 (6,2 %) ont été identifiés comme des internautes pathologiques et deux (0,2 %) comme des internautes "gravement pathologiques".

Neuf mois plus tard, l'état psychologiques des jeunes a été évalué à nouveau. Les scientifiques ont alors constaté que les ados utilisant internet d'une manière incontrôlée ou déraisonnée était environ 2,5 fois plus nombreux à être susceptibles de s'enfoncer dans la dépression que les internautes normaux.

Même chez les jeunes particulièrement stressés par leurs études, les accros au web étaient toujours une fois et demi plus nombreux à se sentir déprimés par rapport à ceux qui contrôlent leur usage d'Internet.

"Ce résultat suggère que les jeunes gens qui n'ont à la base aucun problème de santé mentale, mais qui surfent de manière pathologique, pourraient sombrer dans la dépression" en raison de leur dépendance à internet, ont déclaré les auteurs de l'étude, Lawrence Lam, de l'Ecole de médecine de Sydney, et Zi Weng-Peng, du ministère chinois de l'Education.

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Ailleurs sur le web :

  • Le Monde.fr
    - "Quand le jeu vidéo fait du bien", par Chloé Woitier, 11 février 2011.
    Les jeux vidéos peuvent aussi avoir des effets thérapeutiques bénéfiques pour certains psychologues et psychanalystes, qui les utilisent dans un cadre défini avec leurs patients, enfants ou adultes.