Comment stopper une hémorragie ?

Une hémorragie est un saignement, une perte de sang abondante qui est visible à partir d'une plaie ou qui provient d'un orifice naturel. Une hémorragie abondante et prolongée peut avoir des conséquences sur l'organisme et conduire au décès par un choc hémorragique.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

Notre organisme comporte 70 ml/kg de sang, soit environ 5 litres de sang chez l'adulte. La perte abondante ou prolongée de sang conduit à une détresse qui menace immédiatement ou à très court terme la vie d'une victime. Tout saignement nécessite une action de secours immédiate, rapide et efficace.

On distingue deux cas lorsqu'une victime présente une perte de sang par une plaie :

  • un saignement dû à une écorchure, éraflure ou abrasion cutanée qui s'arrête spontanément ;
  • un saignement abondant ou hémorragie, qui imbibe de sang un mouchoir de toile ou de papier en quelques secondes et qui ne s'arrête pas spontanément. C'est le cas de l'hémorragie artérielle avec du sang rouge qui jaillit de manière pulsatile, à chaque battement cardiaque, ou une hémorragie à partir d'une veine.

Une hémorragie doit aussi être recherchée sur un blessé car elle peut être temporairement masquée par la position de la victime ou un vêtement particulier (manteau, blouson...). Dans ce cas, il faut écarter les vêtements si nécessaire.

Lors d'une hémorragie, l'objectif est d'arrêter le saignement et d'en limiter les conséquences. Il faut donc arrêter l'hémorragie immédiatement en comprimant directement l'endroit qui saigne, quel que soit le lieu de la plaie. La main doit être protégée, si possible, avec des gants, un sac plastique ou à défaut une épaisseur de tissu propre. On appuie directement sur l'endroit qui saigne avec les doigts ou la paume de la main.

Le sauveteur peut se faire aider par un témoin ou même par la victime pour réaliser cette compression. Cette technique est facile et rapide. Elle suffit pour arrêter le saignement en comprimant les vaisseaux qui saignent. Si on doit se libérer et que l'on n'a pas de téléphone sur soi pour donner l'alerte, la compression manuelle doit être remplacée par un tampon de tissu ou de papier maintenu en place par un lien large. Ce tampon doit être mis en place rapidement et recouvrir toute la plaie qui saigne. On applique ensuite un lien large en faisant au moins 2 tours. Le lien doit être suffisamment serré pour garder une pression suffisante sur l'endroit qui saigne et éviter que le saignement reprenne.

Dans tous les cas, il faut allonger la victime en position horizontale. Cette position retarde ou empêche l'installation d'une détresse liée à la perte importante de sang. Ensuite, faire alerter ou à défaut alerter soi-même les secours et maintenir la compression jusqu'à l'arrivée des secours. Vérifier que l'hémorragie est arrêtée et parler régulièrement à la victime en attendant les secours. Enfin, il ne faut pas donner à boire !

Des maladies peuvent être transmises par le sang en cas de plaie sur les mains du sauveteur. On pense souvent au VIH mais en réalité le risque de transmission concerne surtout d'autres virus comme les hépatites, notamment B et C, qui peuvent se transmettre ainsi. On parle d'accident d'exposition au sang. Il faut donc limiter le contact direct avec le sang. Idéalement, le port de gants ou un morceau de plastique peuvent faire l'affaire.

Après avoir porté secours, il faut adopter des réflexes d'hygiène. Il faut toujours se laver les mains, les désinfecter (eau de javel, dakin...) et retirer les vêtements souillés de sang le plus tôt possible après que l'action de secours soit terminée. Ne pas porter les mains à la bouche, au nez ou aux yeux ou manger avant de s'être lavé les mains. En cas d'inquiétude, à la suite d'un contact avec le sang d'une victime, le sauveteur peut consulter un service d'urgence pour évaluer le risque.

Le garrot n'est plus enseigné car on considère qu'en 2011 avec les téléphones portables, l'alerte peut être donnée très facilement tout en maintenant une compression. Si la compression locale est impossible ou inefficace, on mettra en place un garrot réalisé avec un lien large non élastique. On notera l'heure de pose, et on ne le retirera en aucun cas. Seul un médecin est habilité à le retirer. Ce cas est exceptionnel.

La présence d'un corps étranger dans la plaie contre indique la compression locale. Il faut donc alerter immédiatement le SAMU – Centre 15 et appliquer les consignes données dans l'attente de l'arrivée des secours. Il ne faut en aucun cas enlever le corps étranger, car il diminue le saignement et son retrait pourrait aggraver la lésion.