Ambroisie : une lutte sur la bonne voie

Les premières mesures de lutte contre l'ambroisie mises en place dans une commune pilote de l'Isère donnent des résultats "encourageants" a annoncé l'Observatoire des ambroisies, lors d'une conférence de presse. L'ambroisie est une mauvaise herbe au pollen très allergisant. Selon les zones, 6 à 12% de la population exposée y est sensible.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Ambroisie : une lutte sur la bonne voie

Les allergiques à l'ambroisie pourront se réjouir. Une campagne de sensibilisation auprès des agriculteurs et des particuliers semble avoir fait ses preuves. La commune d'Estrablin, dans l'Isère, pilote de cette initiative, a vu sa quantité de pollens d'ambroisie divisée par trois, contrairement aux communes "non gérées", selon l'Observatoire de lutte contre les ambroisies, dirigée par l'Institut national de recherche agronomique (INRA). L'opération a été menée durant l'été 2012. Des traitements mécaniques ou chimiques ont été faits avant la pollinisation de cette plante particulièrement invasive. Les résultats satisfont les experts. "Ces analyses prouvent que le travail de lutte est efficace", a indiqué Quentin Martinez, ingénieur à l'INRA.

Une plante bien installée en France

L'ambroisie est une plante fortement nuisible à la santé. Il suffit de quelques grains de pollen par mètre cube d'air pour entraîner des réactions allergisantes chez les personnes sensibles. Les symptômes les plus courants sont l'écoulement nasal, la toux, la conjonctivite. Pour les sujets les plus sensibles, de l'urticaire ou de l'eczéma peuvent se manifester. Selon l'INRA, 6 à 12% de la population exposée est allergique.

L'ambroisie ne cesse de se propager sur le territoire français notamment en Bretagne, en Poitou-Charentes, ou encore en Bourgogne. La région Rhône-Alpes reste la plus touchée. Elle compte parmi sa population 10 et 12% d'allergiques à cette plante.

Vers une lutte officielle ?

Des mesures de lutte à l'échelle nationale pourraient alléger les dépenses de santé. "Le traitement d'un malade coûte 150 euros par an", a relevé le député UMP de l'Isère et maire de Crémieu (Isère) Alain Moyne-Bressand, qui a déposé en avril avec un groupe d'élus une proposition de loi visant à renforcer la lutte sur le territoire national. Ils proposent donc de déclarer officiellement l'ambroisie "nuisible pour la santé publique". Devant l'Assemblée nationale, ils ont présenté, le 23 avril 2013, une proposition de loi pour organiser la lutte contre ce végétal.

Pour limiter l'exposition à l'ambroisie, les élus recommandent d'arracher la plante au mois de juin, avant sa floraison au mois d'août et la dissémination des pollens jusqu'au début de l'automne.

Suite aux résultats encourageants de cette étude, elle est reconduite cet été à Estrablin et étendue à l'agglomération de Valence qui prévoit de mesurer le coût des mesures mises en place notamment par les agriculteurs. Ces derniers ont en effet souligné le surplus de travail et les coûts "importants" que représentent ces traitements. Or, en adoptant ce dispositif, les agriculteurs pourraient pallier leurs pertes annuelles estimées à 10 millions d'euros, provoquées par l'ambroisie dans la région.

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