200 médecins pour la suppression de l'exercice privé à l'hôpital public

Deux cents praticiens hospitaliers réclament la suppression de l'exercice privé à l'hôpital public, dont ils dénoncent les "dérives", dans un manifeste publié mardi 20 mars 2012, dans le journal Libération. Les dépassements d'honoraires et les consultations privées sont régulièrement remis à cause, et leurs abus montrés du doigt par la profession.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le

- Entretien avec le Pr. Jean-Paul Vernant, hématologue à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris), invité dans le Magazine de la santé du 21 mars 2012 -

 

Les médecins hospitaliers ont, en effet, la possibilité d'avoir un secteur privé à l’hôpital public, à condition que celui-ci ne dépasse pas 20 % de leur temps, et pendant lequel ils peuvent demander les honoraires qu’ils veulent. Ce moyen est connu pour attirer les professionnels renommés à l'hôpital.

"Nous, médecins des hôpitaux, déplorons les dérives de l'exercice privé à l'hôpital", disent les signataires de ce manifeste, comme par exemple le professeur Axel Kahn et la pneumologue Irène Frachon, qui a révélé l'affaire du Mediator.

Selon les signataires du manifeste, "seuls un peu plus de 1 800 médecins hospitaliers sur 45 000 ont une activité privée avec dépassements d'honoraires", et "les abus voire les fraudes rapportés ne concernent qu'une petite minorité d'entre eux".

Toutefois, "ces dérives sont régulièrement dénoncées mais de fait tolérées et par la communauté médicale, incapable d'imposer le respect des règles éthiques, et par l'administration et le pouvoir politique, incapables de faire respecter la loi", écrivent-ils.

Ces médecins demandent dès lors au gouvernement "d'examiner avec les professionnels les conditions pour que soit mis fin à l'exercice privé au sein de l'hôpital public".

Cette suppression doit être accompagnée, selon eux, d'une "limitation des dépassements d'honoraires en ville", d'une "revalorisation des tarifs remboursés par la Sécurité sociale" et de la "création d'une assurance publique de responsabilité civile professionnelle".

Les signataires souhaitent également que "diverses indemnités" soient incluses dans le calcul des retraites des médecins hospitaliers.

"En attendant la nouvelle loi, l'activité privée ne doit pas dépasser 20 % de l'activité des médecins", disent-ils, proposant que "dans un souci de transparence", l'ensemble de ces honoraires soient versés à la caisse de l'hôpital, qui reversera la part due aux praticiens après avoir prélevé une redevance.

 En savoir plus