Jean-Michel, greffé des deux mains : "C'est pas encore mes mains mais je vais les adopter"

À 51 ans, Jean-Michel Schryve est le septième patient à avoir reçu une double greffe à Lyon depuis 2000, concluant un programme de recherches cliniques dans l'attente de nouvelles autorisations.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

"C'est miraculeux de retrouver ses mains", a témoigné jeudi 9 février ce père de famille du Nord devant la presse, aux côtés des chirurgiens de l'hôpital Edouard Herriot et de la clinique du Parc de Lyon qui l'ont opéré en novembre 2016.

Jean-Michel avait été amputé des quatre membres en 2010 après une infection du sang, un purpura fulminans. Depuis, il vivait avec des prothèses mais il supportait mal celles de ses membres supérieurs : "(...) j'avais pas le toucher, je ne savais pas ce que je touchais", explique-t-il. Il se rapproche alors de l'hôpital Edouard Herriot de Lyon qui a déjà pratiqué ce type de greffe. Après trois ans d'attente, il est enfin appelé pour une double greffe de mains. "Quand je me suis réveillé (...) j'étais content, heureux, j'ai passé la nuit à pleurer de joie", raconte-t-il.

Trois mois après l'opération, une nouvelle étape a commencé, celle de la rééducation intensive. Un défi physique mais aussi psychologique. "Quand mes mains vont vraiment marcher, ce sera vraiment les miennes (...) Là, je fais pas ce que je veux, ça m'encombre un petit peu. C'est pas encore mes mains mais je vais les adopter", raconte Jean-Michel. Les nerfs commencent tout juste à pousser à l'intérieur des greffons leur redonnant peu à peu de la sensibilité.

Grâce à l'électrostimulation, la kiné prépare l'arrivée des nerfs jusqu'au bout des doigts, aujourd'hui encore insensibles. "Les muscles à l'intérieur de la main, ce sont des muscles qui pour l'instant ne sont pas innervés. Ils ne marchent pas du tout, avec l'électrostimulation on les fait se contracter pour éviter que les muscles s'atrophient. Ainsi, quand le nerf va arriver, il trouvera un muscle sain pour pousser le mieux possible.

Jean-Michel, lui, envisage l'avenir avec confiance. Il pourra bientôt quitter l'hôpital et poursuivre sa rééducation depuis chez lui.