Maladie de Lyme : suivi sur un an des nouveaux cas en Auvergne

Une étude participative sur la maladie de Lyme, destinée à mieux recenser et cartographier le nombre de cas cutanés, est menée conjointement depuis début avril par le CHU et l'Inra de Clermont-Ferrand dans un secteur propice aux tiques.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Maladie de Lyme : suivi sur un an des nouveaux cas en Auvergne

"L'enjeu, c'est d'avoir des données les plus exhaustives possibles sur le nombre de cas de la maladie de Lyme dans ce secteur (des Combrailles, au nord-ouest du Puy-de-Dôme, ndlr) en utilisant les nouvelles technologies", explique le professeur Olivier Lesens, du service des maladies infectieuses et tropicales au CHU de Clermont-Ferrand. 

Baptisée LymeSnap, l'étude récoltera sur un an les témoignages de personnes ayant un érythème migrant sur le corps – une plaque rouge grandissant progressivement autour d'une morsure cicatrisée au centre – qu'elles photographieront et enverront par SMS ou par mail aux coordonnées du protocole. Les personnes seront ensuite rappelées par un dermatologue et un infectiologue qui prodigueront les conseils de traitement et de surveillance à suivre ainsi que des questions plus précises sur le lieu de la morsure.

Territoire test, le secteur des Combrailles, situé à cheval sur le Puy-de-Dôme, la Creuse et l'Allier, a été choisi pour son paysage bocager, son alternance de pâturages, de bois et de haies propices au développement des tiques, dont la présence avait déjà été identifiée par de précédentes études.

Cartographier les zones à risque

En France, le réseau Sentinelles, qui recueille les informations transmises par 1.400 médecins, estime à plus de 33.000 le nombre de nouveaux cas en 2015. Mais l'incidence de la maladie – jugée mal diagnostiquée et mal prise en charge selon diverses associations – reste toutefois difficile à estimer. Une situation qui contribue à alimenter un climat de défiance entre les malades et les communautés scientifiques et médicales.

"On a du mal à avoir des chiffres fiables et de grande ampleur car nous n'avons que des études ponctuelles région par région. Là, on va véritablement cartographier les zones à risques et mieux identifier les caractéristiques de chaque zone", souligne le docteur Gwenaël Vourc'h, responsable de l'unité Epidémiologie des Maladies Animales au sein du Centre de Recherches de Clermont-Ferrand-Theix de l'Inra.

Si l'étude porte ses fruits, celle-ci pourra être étendue à de nouveaux territoires, voire même au niveau national, précisent les porteurs du projet.

avec AFP