Une bactérie détectée sur des lave-endoscopes à l'hôpital Nord de Marseille

Une bactérie a été détectée sur des lave-endoscopes, des appareils de désinfection, de l'hôpital Nord de Marseille. Depuis la découverte du germe le 11 janvier 2017, tous les patients ayant subi une endoscopie ont été rappelés. Selon la direction, aucun ne serait en danger.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Un contrôle mensuel réalisé sur sept lave-endoscopes par les médecins du Comité de lutte contre les infections nosocomiales (Clin) de l'hôpital Nord a révélé la présence d'une bactérie de type pseudomonas sur quatre d'entre eux, a précisé l'Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM), confirmant une information du journal La Provence.

Selon la direction, aucun patient infecté

La bactérie, détectée le 11 janvier, "ne présente qu'un risque très faible pour les patients immunodéprimés", précise dans un communiqué l'AP-HM, qui n'a pas précisé dans l'immédiat le nombre de patients concernés. "À ce jour, aucun patient n'a manifesté le moindre signe clinique", ajoute toutefois l'administration.

L'hôpital Nord est passé à une désinfection manuelle des endoscopes durant la période de remplacement des lave-endoscopes, en appliquant les protocoles de lavage en vigueur et avec l'accompagnement de la médecine du travail. Les lave-endoscopes de l'hôpital Nord, qui devaient être changés courant 2017, ont été remplacés de manière anticipée et seront opérationnels dès le 13 février.

Un protocole d'hygiène très précis dans tous les hôpitaux

Dans tous les hôpitaux, les endoscopes sont nettoyés et désinfectés selon un protocole d'hygiène très précis. Par exemple, à l'hôpital Tenon de Paris, un premier nettoyage est réalisé dans un bain avec un pré-désinfectant et une brosse. Une fois rincées, les sondes sont ensuite lavées dans des machines. Il y a deux lavages et deux rinçages pour un nettoyage intensif avec un puissant désinfectant. Enfin, les endoscopes sont séchés à l'air médical.

Le Dr Michel Denis, infectiologue à l'hôpital Tenon explique : "Régulièrement, on contrôle à la fois les laveurs, c'est-à-dire qu'on prélève l'eau de fond de cuve après la procédure pour s'assurer qu'il n'y a pas de bactérie dans cette eau de rinçage. Et on contrôle également les endoscopes un par un régulièrement pour s'assurer qu'à la fin de la procédure, l'endoscope est exempt de bactérie. Mais bien sûr, ces procédures ne sont pas faites quotidiennement et pour tous les appareils. Donc, il peut arriver qu'on découvre une contamination". Certaines bactéries, comme le pseudomonas détecté à Marseille, peuvent être présentes dans l'eau.

Un risque qui concerne plutôt l'exploration des poumons

Selon le Dr Michel Denis, c'est surtout lorsque l'endoscope est utilisé pour explorer les poumons qu' il y peut y avoir un risque de contamination. "Il y a en fait très peu de risques sur le plan digestif puisque le tube digestif lui-même comprend naturellement des bactéries et est imperméable au passage dans la circulation. Par contre, sur le plan pulmonaire, en principe on travaille dans des zones qualifiées de stériles. Mais, malgré cela, on observe très peu dans la littérature de publications et de complications puisqu’en général l’appareil respiratoire peut éliminer les bactéries qui sont en général introduites. Effectivement, chez des patients fragiles ou immunodéprimés, on pourrait imaginer une complication sous forme de pneumonie bactérienne".

Si cette infection bactérienne a lieu, elle se déclare en général dans les quatre à cinq jours qui suivent l'endoscopie.