L'autogreffe fécale pour restaurer sa flore intestinale

Dans le contexte de résistance aux antibiotiques, la transplantation fécale suscite l'intérêt des médecins. Notamment lorsque la flore intestinale d'un patient est abîmée par des traitements lourds.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

La transplantation fécale est utilisée, entre autres, pour lutter contre le Clostridium difficile, une bactérie qui se développe dans le côlon après un traitement antibiotique intense. Le principe est simple : les excréments d'un donneur sont prélevés puis introduits dans l'estomac du receveur pour lui transplanter des bactéries saines et reconstituer sa flore intestinale.

Parfois, les déséquilibres du microbiote peuvent être anticipés. Une entreprise teste un procédé d'autogreffe fécale. Elle s'adresse à des patients atteints de leucémie dont la flore intestinale est altérée par la chimiothérapie. Leurs selles sont prélevées avant tout traitement dans une boîte.

La préparation doit ensuite être réalisée en 72 heures maximum. Grâce au dispositif hermétique, les selles ne sont jamais en contact avec d'autres bactéries. Le technicien pèse la matière fécale et ajoute un diluant. Diluant qui permet de préserver les bactéries anti-inflammatoires et le médicament pendant plusieurs mois.

La matière fécale est filtrée pour obtenir une poche composée uniquement de diluant et des bactéries contenues dans la selle. Le produit est ensuite congelé à - 80°C. Il peut être réinjecté au patient dans un délai de trois mois maximum. "Le patient reçoit sa poche. C'est un produit d'inoculation, un peu comme une poche à perfusion. Le produit est mis sur une potence, on introduit une sonde dans le rectum du patient et par gravité, l'inoculum se délivre tout doucement et colonise petit à petit l'instestin", explique Corentin Le Camus, directeur du développement thérapeutique de Maat Pharma.

En utilisant les propres selles du patient, les médecins espèrent une meilleure compatibilité et donc efficacité du traitement. Les résultats de cet essai clinique sont attendus d'ici le mois de juin 2017.