Hépatite C : des patients toujours exclus de l'accès aux traitements selon les associations

Trop chers, mal remboursés, les médicaments contre l’hépatite C ne seraient toujours pas accessibles à tous les patients. Trois associations lancent donc un nouvel appel au gouvernement. La ministre de la Santé, Marisol Touraine, vient pourtant d’annoncer le remboursement d'un nouveau traitement. Mais il ne serait pas efficace pour un quart des patients. 

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Entretien avec Yann Mazens, directeur de SOS Hépatites
Entretien avec Yann Mazens, directeur de SOS Hépatites

"Aujourd'hui, nous avons la preuve que la stratégie utilisée jusqu'à maintenant a montré ses limites", indiquent Médecins du Monde, la Fédération SOS Hépatites et le Comité médical pour les exilés (Comede) dans un communiqué. Selon les associations, "la promesse de l’accès universel n’est toujours pas tenue."

Leur appel intervient alors que le ministère des Affaires sociales et de la Santé vient d'autoriser le remboursement du Zepatier®, un nouveau traitement contre l'hépatite C sensiblement moins cher que les traitements déjà commercialisés, mais qui n'est efficace que sur une partie des patients souffrant de cette maladie.

Des traitements qui coutent plusieurs milliers d'euros

Selon les associations, un quart des malades ne devraient pas pouvoir bénéficier de ce nouveau traitement, commercialisé par le laboratoire MSD à 28.700 euros pour un traitement de douze semaines, alors que ceux commercialisés par le laboratoire Gilead coûtent 46.000 euros.

Ce prix est jugé "encore bien trop élevé" par les associations qui demandent au gouvernement de ne pas attendre le résultat de nouvelles négociations de prix avec Gilead, mais d'utiliser deux instruments dont ils disposent "pour définir un prix juste, seul moyen pour garantir un accès universel aux traitements tout en préservant la santé des comptes sociaux".

Les associations demandent au gouvernement de mettre la pression sur les laboratoires

Le premier instrument est le recours au système des licences d'office, qui permet à l'Etat de s'approvisionner en médicaments génériques de bonne qualité et nettement moins chers.

Le second consiste à fixer unilatéralement le prix des médicaments dans l'intérêt de la santé publique, un "outil renforcé par la dernière loi de financement de la sécurité sociale", soulignent les associations.