Allergènes alimentaires : la loi sur l'étiquetage encore trop peu respectée

Le 1er juillet 2015 entrait en vigueur l'obligation d'informer les consommateurs de la présence d'allergènes alimentaires dans les produits non emballés. Un an plus tard, la réglementation est loin d'être toujours appliquée.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Six à neuf millions de personnes souffriraient d'allergies ou d'intolérances alimentaires en France. Pour mieux les protéger, la réglementation oblige désormais les restaurateurs, cantines, traiteurs, épiciers et boulangers à indiquer clairement la présence dans leurs produits de quatorze allergènes (et leurs dérivés) : arachides, lait, œufs, poissons, crustacés, mollusques, fruits à coque, céleri, soja, céréales contenant du gluten, moutarde, graines de sésame, sulfites et lupin.

Or selon une étude menée par l'UFC-Que Choisir, l’information demeure encore trop souvent parcellaire, voire inexistante. Sur 375 commerces et restaurants, 75% des artisans (restaurateurs, boulangeries-pâtisseries, traiteurs) ne respectent pas l’obligation réglementaire : dans 30% des cas, ils ne peuvent donner qu’une information orale sans garantie de fiabilité tandis que dans 45% des cas, ils ne donnent aucune information.

"Le point noir de l’étude, ce sont clairement les petits commerces, boulangeries-pâtisseries, restaurateurs de quartier ou traiteurs", affirme Olivier Andrault, chargé de mission alimentation à l’UFC-Que Choisir. "Nous sommes d’autant plus en colère de ce non-respect flagrant des petits artisans qu’ils ne peuvent pas dire qu’ils n’ont pas été prévenus. Ils ont participé via leurs syndicats professionnels aux discussions préalables sur cette réglementation donc il n’y a pas d’excuse !", estime-t-il.

Du côté des syndicats professionnels, on met en avant l'investissement que représente la mise en place de cette information sur les allergènes : "Pour certains artisans qui travaillent beaucoup, cette loi est compliquée car cela prend beaucoup de temps. Si on décide de faire cette démarche, il faut la faire parfaitement, pour ne pas prendre de risques vis-à-vis des gens qui ont des allergies, donc c’est long et compliqué", explique Dominique Anract, président du Syndicat des boulangers du Grand Paris.

Si la loi prévoit des contrôles et des sanctions, aucun commerce n'a été condamné à ce jour. L'association UFC-Que Choisir demande aux pouvoirs publics de mieux contrôler la mise en application de ce décret et de sanctionner les contrevenants.