Vélo : comment bien choisir son masque anti-pollution

Les cyclistes sont particulièrement exposés à la pollution, notamment aux particules fines. Si les foulards et les masques de chirurgien ne protègent absolument pas, qu'en est-il des masques de protection respiratoire ? Les masques anti-pollution utilisés en ville par certains cyclistes sont-ils efficaces ? Explications.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Article du 13 juillet 2015, mis à jour le 8 décembre 2016.
Article du 13 juillet 2015, mis à jour le 8 décembre 2016.

Setti Dali, journaliste au Magazine de la santé, a testé deux types de masques : un masque spécialement conçu à destination des professionnels pour se protéger de la poussière sur les chantiers et un masque anti-pollution spécialement conçu pour les cyclistes.

Tout d'abord, avec ces masques, il faut s'habituer au manque de visibilité, surtout pour regarder les pédales ou le sol. Côté olfactif, pas de mauvaise odeur, mais une respiration difficile notamment avec le masque anti-pollution conçu pour les cyclistes, très serré au visage. Mais tout cela serait supportable si le jeu en valait la chandelle. 

Pour savoir si ces masques filtrent correctement l'air, notre journaliste s'est rendue à l'université de Lorraine. Dominique Thomas est spécialisé dans les filtres industriels. Le chercheur a d'abord prélevé un échantillon de chacun des masques, les a placés sur un support métallique afin de tester leur capacité de filtration.

Pour mesurer l'efficacité du filtre, il faut compter les particules en amont et en aval de la protection. Résultat : le filtre chantier est beaucoup plus efficace que le filtre vélo. On aurait pu croire que plus les particules sont grosses, mieux elles sont retenues par les filtres. Or, c'est exactement l'effet inverse qui est observé sur le filtre vélo. En cause, des lois de physique complexes qui régissent la trajectoire des particules en fonction de leur taille. Moralité : tous les masques ne sont pas égaux pour lutter contre les particules fines.

Si ces résultats ont été obtenus en laboratoire, qu'en est-il quand ces masques sont réellement portés ? À l'Institut national de recherche et de sécurité (INRS)​, Sandrine Chazelet teste les masques pour les salariés exposés aux nanoparticules et aux substances chimiques. Elle doit tenir compte des zones de fuite, ces espaces autour du nez et du menton où les particules peuvent s'infiltrer. Des fuites très variables d'une personne à une autre selon sa physionomie mais aussi selon les capacités respiratoires de l'opérateur...

Les deux masques ont été testés en situation d'effort. Pour cela, un sujet d'essai a été installé sur un tapis roulant, enfermé dans une cabine et exposé à des micro-polluants. Un capteur a alors mesuré l'air que le sujet respire à l'intérieur du masque. Résultat : le masque de chantier montre un taux d'efficacité de 96%, des performances plutôt bonnes selon Sandrine Chazelet. La même expérience a été réalisée avec le masque vélo mais pour ce masque, les fuites sont apparemment plus importantes car en moyenne, il ne filtre qu'un tiers seulement des nanoparticules.

Que ce soit un masque anti-poussières ou anti-pollution, le plus important reste la norme, EN149. C'est elle qui vous garantit que le masque est un appareil de protection respiratoire. Puis une fois le modèle choisi, testez son confort et ajustez-le à votre visage avant de l'acheter.