Manifestation de plusieurs milliers de dentistes à Paris

Plusieurs milliers de dentistes étaient rassemblés vendredi 27 janvier devant le siège de l'Assurance maladie à Paris, au lendemain de l'échec des négociations concernant les tarifs pratiqués par la profession. 

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Manifestation de plusieurs milliers de dentistes à Paris

Pour beaucoup vêtus de blouses blanches et de masques de chirurgie, les manifestants étaient rassemblés autour d'un bus à impériale dans une ambiance bon enfant et au milieu de fumigènes colorés. Professionnels et étudiants avaient répondu à l'appel du premier syndicat de dentistes, la FSDL, et de l'Association des étudiants chirurgiens dentistes (UNECD). Une banderole affichait "Marisolde vos dents" en référence à la ministre de la Santé, Marisol Touraine. "Les dentistes sortent les crocs", pouvait-on lire notamment sur les pancartes.

  • Ils dénoncent "la politique délétère" menée par le gouvernement et la CNAM

Au terme de quatre mois de négociations, les syndicats de dentistes ont refusé cette semaine les propositions de l'Assurance maladie, qui devaient revaloriser un certain nombre d'actes de base (détartrage, caries), en contrepartie d'un plafonnement des actes liés aux prothèses (couronnes..), plus rémunérateurs pour les professionnels. Ce projet de texte devait amender la convention qui régit les relations tarifaires des 37.000 chirurgiens libéraux avec la Sécu et les complémentaires santé.

Faute d'accord, les acteurs doivent s'en remettre à un règlement arbitral qui s'annonce moins favorable pour la profession. "Si l'arbitre nous propose les mêmes choses, nous continuerons de faire des actions dures", a affirmé Patrick Solera, président de la FSDL, évoquant des "arrêts de télétransmission" et des "grèves dans chaque région chaque semaine sur certains soins".

  • Ils dénoncent un désengagement de l'Etat

"L'Etat ne veut pas prendre en charge la santé des Français, ils veulent refiler le bébé aux assurances privées", dénonce Violaine Le Brusq, une manifestante qui exerce à Paris, pour qui "ce sont les patients qui vont être lésés".

Côté étudiants, le président de l'UNECD, Jérémy Glomet, dénonce la mise en place d'un règlement arbitral "éhonté, violant toutes les règles de la négociation". L'application d'un règlement arbitral en cas d'échec des négociations avait été introduite par Marisol Touraine dans le budget 2017 de la Sécurité sociale. Depuis le 13 janvier, les étudiants qui assurent une partie des soins dans les CHU sont en grève pour les même motifs.